Par Daphné Laurier Montpetit
Coordonatrice du projet Mission monarque
Le Comité sur la survie des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a publié la semaine dernière sa plus récente liste des espèces sauvages jugées en danger. Parmi la liste figure le monarque, que le Comité recommande de qualifier « en voie de disparition ». Quel impact peut avoir cette nouvelle désignation sur la population de l’emblématique papillon? Nouvelle inquiétante ou source d’espoir?
Qu’est-ce que le COSEPAC?
Le COSEPAC est un comité composé de spécialistes qui évaluent la situation des espèces sauvages du Canada en se basant sur les recherches scientifiques, le savoir traditionnel autochtone et les connaissances de la collectivité.
Ces informations permettent de dresser un portrait informé des risques de disparition des espèces évaluées. Chacune se voit attribuer un statut, allant de « non-préoccupante » à « disparue ». Muni de ces évaluations, le COSEPAC énonce une liste d’espèces à protéger.
Statuts établis par le COSEPAC :
- Espèce disparue
- Espèce disparue du Canada
- Espèce en voie de disparition
- Espèce menacée
- Espèce préoccupante
- Espèce non en péril
- Données insuffisantes
Pour bénéficier d’une protection légale, une espèce doit apparaître sur la Liste des espèces en péril du Canada. Pour établir cette liste, le gouvernement fédéral décide ou non de suivre les recommandations du COSEPAC. Il met ensuite en œuvre des règlements et plans de conservation en conséquence, selon la Loi sur les espèces en péril.
Un grand changement pour le monarque
Suite à la plus récente évaluation, le COSEPAC recommande de faire passer le statut du monarque de « préoccupante » à « en voie de disparition » au Canada, ce qui représente un saut important.
Plusieurs menaces pèsent sur le monarque : les pesticides, les changements climatiques, la destruction de leurs habitats de reproduction… Mais ce qui justifie ce drastique changement de statut, selon le comité, c’est la réduction continuelle de la taille des aires d’hivernage, au Mexique. En effet, les forêts de sapins oyamels ont connu une recrudescence de coupe illégale de bois, malgré les efforts de protection du gouvernement mexicain. Puisque toute la population migratrice de l’est de l’Amérique du Nord se retrouve à cet endroit durant l’hiver, la région est névralgique pour la survie du monarque.
Bonne ou mauvaise nouvelle?
Plusieurs sont attristés par ces recommandations, mais est-ce réellement une mauvaise nouvelle? La situation du papillon, qu’on savait déjà précaire, n’a pas empirée de ce fait. Même si le constat nous met face à une dure réalité, on peut y voir une source d’espoir.
Ce nouveau statut éveillerait un sentiment d’urgence. Si les recommandations du COSEPAC sont suivies et que le monarque est déclaré « En voie de disparition », en vertu de la Loi sur les espèces en péril, on peut s’attendre un mouvement important pour sa conservation. En plus d’être bénéfiques pour le papillon, ces actions de conservation contribueraient à la protection de plusieurs autres espèces qui partagent l’habitat du monarque. Espérons donc que le Canada choisisse d’investir dans la sauvegarde de l’insecte qui symbolise son association avec les autres pays d’Amérique du Nord!
Une aide déjà en marche
La bonne nouvelle, c’est qu’on n’a pas besoin d’attendre les procédures officielles pour donner un coup de main au monarque : Mission monarque est là pour ça!
Quel que soit le statut de l’espèce, le monarque a besoin de notre aide. La recherche scientifique représente le premier pas nécessaire au rétablissement de l’espèce.
Même en plein hiver, vous pouvez agir! Parlez de Mission monarque, recrutez de nouveaux participants dans votre entourage et informez-vous sur le monarque!
Nous souhaitons de joyeuses festivités et une excellente fin d’année à tous nos participants!
L’équipe de Mission monarque
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